Surnommée la reine des quatre royaumes (Aragon, Sicile, Jérusalem, Hongrie), Yolande d’Aragon demeure l’un des personnages les plus énigmatiques du règne de Charles VII.
Fille du roi Jean Ier d’Aragon et de Yolande de Bar, elle naît vers 1380 et épouse en 1400, Louis II d’Anjou, auquel elle donne six enfants avant de devenir veuve en 1417. Son second fils est le fameux » bon Roi René « .
Pendant toute sa vie, elle soutient la cause de cette grande maison féodale qu’est l’Anjou et cherche à la fortifier et à asseoir son influence pendant que son époux se ruine et s’épuise à conquérir le lointain royaume de Naples.
Pendant la seconde période de la guerre de Cent Ans, Yolande d’Aragon a toujours pris le parti de la France contre les Anglais et les Bourguignons.
Devenue la belle-mère du Roi de France Charles VII, elle joue un rôle important à ses côtés pendant de nombreuses années.
Elle le protège et le soutient alors qu’il n’est encore que le fiancé de sa fille Marie puis lorsqu’il devient Dauphin du royaume de France, alors que son trône est convoité par le Roi d’Angleterre et le Duc de Bourgogne et que sa propre mère est alliée aux anglais. Entourant le Dauphin puis le jeune roi de conseillers et domestiques issus de la Maison d’Anjou et usant de son réseau d’influence, elle joue pendant de nombreuses années, le rôle de conseillère occulte de Charles VII.
Elle facilite aussi l’arrivée de Jeanne d’Arc à la cour du Roi et finance son armée lorsque la Pucelle part au secours de la ville d’Orléans assiégée par les Anglais.
Sur la fin de sa vie, elle se retire en Anjou et décède en novembre 1442 au logis de Tucé à Saumur.
Dans son testament, elle s’excuse de ne rien laisser, « ni or, ni objets précieux, ni vaisselle, ni meubles » parce qu’elle a tout dépensé pour ses enfants et pour son gendre ( Charles VII, roi de France ) .
Elle est inhumée dans le chœur de la cathédrale St Maurice d’Angers où elle rejoint son époux, Louis II d’Anjou.
Il n’existe de Yolande d’Aragon, duchesse d’Anjou, comtesse de Provence et reine de Sicile, d’autre représentation qu’un vitrail dans la cathédrale Saint-Julien du Mans.