Le Château-Musée des Coiffes et des Traditions a proposé à ses visiteurs, une exposition temporaire intitulée « Au fil de l’Art, l’Art du fil », mettant en scène une belle sélection de dentelles réalisées à la main et de tapisseries basse lice de Martine Plait.
Le point commun entre ces deux arts textiles est le travail du fil à la main, avec certes, des techniques et des outils variés, mais toujours avec une infinie patience.
La salle Jacques des Vignes a accueilli un vaste panorama de dentelles anciennes et contemporaines sorties des réserves du Musée ou prêtées par des particuliers.
La sélection proposée provenait de très nombreux pays et datait de 1760 à nos jours. Toutes ont été réalisées à la main, à l’aiguille, aux fuseaux, au crochet ou à la navette, avec des fils de lin, de coton, de laine, de soie, de crin de cheval, de chanvre, de paille, de cuivre…
Quelles soient noires, blanches ou colorées, modestes ou luxueuses, elles sont toutes impressionnantes. Elles révèlent les trésors de patience, de créativité et d’habileté qui ont dû être déployés par celles qui les ont réalisées. Pour mieux illustrer les techniques employées, étaient également exposés des modèles, des outils et des travaux en cours.
En les contemplant, notamment à l’aide de clichés en gros plan, on comprend vite la grande dextérité et l’endurance qui ont été développées par des générations de femmes qui, depuis leur plus jeune âge, ont consacré l’essentiel de leur temps à travailler toutes sortes de fils pour satisfaire les exigences des plus fortunées.
Grâce à la maîtrise de cet art textile séculaire, c’est toute une industrie domestique qui s’est développée, notamment dans des régions reculées ou appauvries par les circonstances économiques, mais qui a aussi subi de plein fouet les aléas de l’évolution de la mode et les conséquences des troubles politiques ou économiques.
Dans notre société contemporaine imprégnée de vitesse et dépendante de la mécanisation et la mondialisation, on pourrait craindre l’extinction en France de la pratique de la dentelle à la main. Cela a failli se produire après la fin de la seconde guerre mondiale.
Mais pour préserver et transmettre ces savoirs faire traditionnels, se sont créés, à partir des années 1970, des Ateliers Nationaux, Conservatoires ou Écoles de dentelles animés par des Ouvrières d’État ou des Meilleures Ouvrières de France, dans différentes zones de production de dentelles à l’aiguille ou aux fuseaux.
Ont également fleuri de nombreuses associations ou clubs de dentellières pour le loisir. Pour montrer que la dentelle aux fuseaux est aujourd’hui toujours vivante et inventive, l’association Orissa d’Avrillé a présenté au sein de cette exposition, quelques-unes des créations de ses membres.
Dans le droit fil de son exposition de 2011, le Musée des Coiffes et des traditions a proposé égalemente de découvrir les tapisseries réalisées par Martine PLAIT.
Membre de l’ Atelier des Liciers Angevins depuis douze années et Vice-Présidente de l’association Artactile, elle a travaillé plusieurs années aux côtés de son amie Marie-Annick LOUBAUD, notamment en animant des ateliers et des stages d’initiation à la tapisserie organisés au Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie Contemporaine.
Cliquez ici, pour découvrir le parcours de cette artiste.
Une quinzaine de ses tapisseries de basse lice, aux couleurs chaudes et épicées, ont été accrochées dans la salle de l’éperon, et deux autres, en rappel de l’exposition, au sein même de l’Hôtel de Ville des Ponts-de-Cé.
Les photos illustrant cet article appartiennent à l’association et ne peuvent être reproduites qu’avec son accord. Respectez les droits de propriété intellectuelle….