• Du 4 mai au 30 septembre 2016: Un monde de broderies

    Publié le 25 avril 2016 dans Expositions passées
    affiche de l'exposition Un monde de broderies

    L’affiche de l’exposition est illustrée par une sculpture textile réalisée par Emmanuelle DUPONT et intitulée « Méduse ».

    La thématique de l’exposition 

    La plupart des coiffes présentées dans ce musée sont ornées de dentelles et de broderies réalisées à la main.

    L’exposition estivale de 2012 avait mis les dentelles à l’honneur.

    Intéressons nous maintenant à la broderie, sans doute le plus ancien des arts textiles qui s’est développé avec de multiples techniques et effets décoratifs.

    Le monde de la broderie est si vaste et si riche que son exploration prendra plusieurs années. En 2016, nous commençons par la mise en lumière la broderie blanche. C’est elle qui orne avec tant de délicatesse coiffes, vêtements et accessoires, mais aussi les fameux trousseaux d’antan.

    Les années suivantes seront consacrées aux broderies de couleur puis aux broderies du monde.

    La préparation de cette exposition a été l’occasion de sortir des réserves du musée de nombreuses pièces qui n’ont jamais été présentées au public et qui sont de véritables chefs- d‘œuvre.

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    Admirer ce travail, c’est aussi le moyen d’évoquer toutes ces générations de brodeuses, qui, dès leur plus jeune âge, travaillaient modestement à domicile pour un salaire de misère, s’usant la vue et se ruinant le dos pour satisfaire les exigences de plus fortunées. Il est temps de les mettre en valeur et de leur rendre hommage. Cette véritable industrie domestique, employant en France jusqu’à 250 000 femmes dans les années 1860, a commencé à décliner avec la première guerre mondiale.

    De nos jours, la broderie blanche survit plutôt dans le cadre de loisirs créatifs. En effet, il ne reste plus guère de brodeuses professionnelles, à part quelques ateliers travaillant sur commande pour des boutiques de luxe ou quelques artistes qui la revisitent, l’associant à d’autres techniques pour réaliser de véritables sculptures textiles.

    broderie blanche pour le net

    Cette exposition a donc pour objectif de replacer la broderie blanche dans son contexte, de souligner ses caractéristiques traditionnelles et de révéler sa modernité en présentant les réalisations de deux artistes contemporains : Emmanuelle DUPONT et Dominique COIGNARD.

    Présentation des artistes contemporains

    Emmanuelle DUPONT

    Emmanuelle Dupont pour le net

    Emmanuelle DUPONT dans son atelier – crédit photo Emmanuelle DUPONT.

    Son parcours :

    Après avoir obtenu en 2003 un BTS en stylisme de mode, Emmanuelle DUPONT obtient en 2005 son diplôme des métiers d’art textile, spécialité broderie, à l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués Duperré.

    Sa carrière professionnelle et artistique se développe autour de plusieurs axes :

    créatrice textile et brodeuse indépendante, elle réalise des échantillons pour la haute couture et des créations originales pour la décoration intérieure,

    artiste textile, elle crée des bijoux contemporains et des œuvres uniques en deux ou trois dimensions,

    transmission et promotion des savoir-faire : elle a participé à la promotion de broderies traditionnelles en animant des ateliers en Egypte et en Inde et a enseigné la broderie d’or pendant trois années au Lycée Professionnel Gilles JAMAIN de Rochefort-sur-Mer.

    Depuis 2006, elle a participé à plus de vingt expositions personnelles ou collectives et à une  dizaine de salons spécialisés tant en France qu’en Europe.

    Sa démarche et les œuvres présentées :

    Emmanuelle DUPONT entend développer «une méthode de travail personnelle qui vise à détourner la broderie de son statut d’ennoblissement pour lui offrir celui d’une œuvre à part entière». Passionnée par l’hybridation et le vivant, elle compose un univers de chimères végétales ou animales.Elle n’hésite pas à intégrer à ses créations des graines, mousses, carapaces d’insectes, mues de serpent… Elle détourne la broderie afin de semer le trouble entre le vrai et le faux, le réel et la chimère.

    Ses sculptures brodées et tissées ont été plusieurs fois récompensées, notamment par le Prix textile mode de la fédération des dentelles et broderie en 2005, le Grand prix de la création de Paris en 2006, le Prix jeune créateur des Ateliers d’art de France en 2007 et le Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main en 2008.

    "Méduse". Photo de Jennifer Ryan

    « Méduse ».
    Photo de Jennifer Ryan

    "Femme serpent". Photo de Jennifer Ryan

    « Femme serpent ».
    Photo de Jennifer Ryan

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les œuvres présentées ont été  sélectionnées en lien étroit  avec la thématique du  musée et de l’exposition temporaire : broderie blanche, éléments de costume ou de parure  de tête permettant d’observer un travail  tout en finesse et précision, jouant avec la transparence.

    Contact : emmanuelle.phalaenopsis@gmail.com

    Dominique COIGNARD

    Dominique Coignard pour le net

    Dominique COIGNARD en train d’installer ses tours d’ivoire.

    Son parcours

    De 1999 à 2011, Dominique  COIGNARD participe à un atelier collectif de tapisserie de haute lice animé par Brigitte BOUQUIN-SELLES.

    En 2011, elle arrête son activité professionnelle et suit une formation de Tapisserie Arts textiles à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts d‘Angers, sous la direction de Sandrine PINCEMAILLE.

    En 2013, elle obtient son diplôme de licier et reçoit le Prix d’excellence technique aux Troisièmes Journées Européennes du feutre à Felletin.

    Depuis 2011, elle participe à une dizaine d’expositions collectives ou personnelles.

    Sa démarche et les œuvres présentées 

    Dominique COIGNARD indique : « Lors de ma formation à l’École Supérieure des Beaux-Arts d’Angers, j’ai ressenti, en travaillant la matière textile, comme une émancipation à créer de l’inutile. Depuis, je maille et emploie mon temps à retrouver la rémanence de gestes familiers, pour faire perdurer l’héritage féminin, en privilégiant des matériaux pauvres pour faire du riche, face aux limites de l’imagination. Dérouler le fil de la mémoire, faire un nœud et ne pas oublier, en prenant le temps d’utiliser le fil et ses techniques pures ou mixtes. Le fil, comme le papier, jouent du dessus /dessous, dedans /dehors, intime /extime. La répétition s’impose comme un jeu invitant à la variation et au changement… »

    bulles

    Bulles – 2015 –

    tours d'ivoire

    Tours d’ivoire – 2015

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L’artiste précise ainsi sa démarche : « J’envisage cette exposition comme une chronique du temps qui passe, un journal avec les émotions de l’enfance qui questionne avec douceur et légèreté. La broderie avec des bons points, dix bons points pour une image, des images pour un livre.  Ça vaut le coup de se concentrer en tirant la langue, il était une fois… Les savoirfaire mis en œuvre sont simples et les techniques mixtes. Les structures de crochet ou de frivolité accueillent de simples combinaisons de point de feston. Les matières sont des laisses de mères ou d’inconnues… ».

    A la rencontre des visiteurs, Dominique COIGNARD leur offre son univers ludique et poétique, résolument contemporain. Jouant avec les mots et les techniques, elle assemble ses modules textiles créés en série, selon l’inspiration fournie par l’atmosphère du lieu dédié à la tradition, mettant en scène «des jours de broderies » et autres jeux de dame.

    Contact dominique.coignard@free.fr